T'chine T'chine !

Je les aime déjà. Si je ne rentre pas, vous n'aurez qu'à blamer les habitants de Chengdu. Ce ne fut pas du gâteau mais ça y est, j'y suis. Je suis dans mon auberge de jeunesse " Sims cozy garden youth hostel" et non pas le "machin truc .... youth hostel" ( je ne me souviens pas du nom, il était trop tard ou bien trop tôt) où le premier chauffeur m'a déposée à mon arrivée.

Oui, parce que la vérité c'est que le plan "je vais prendre l'avion pour gagner du temps et de l'énergie" (plutôt que de me taper 20 heures de train) est une belle connerie. Les vols intérieurs en Chine sont dignes de la SNCF française pour vous donner une idée. "The flight nr... to.... is delayed due to air flight congestion. The new departure time is (deux heures plus tard)".

Donc je n'ai pas échappé à la règle. Mon vol était prévu pour 23:00. Moi j'arrive à 20:00. (j'ai profité qu'une fille et sa mère que j'avais rencontrées dans l'auberge partaient en même temps à l'aéroport pour faire le trajet ensemble en shuttle). mon vol, vue l'heure, était l'un des derniers à partir, pour sûr là il a été le dernier. 3 f****** heures de retard. Je decolle à plus de 2 heures du mat tout ça pour une heure de vol. Bon, j'ai eu le droit à un sandwich au boeuf pendant le trajet... alors ça a illuminé le calvaire. C'est fou comme la bouffe peut réconforter parfois.

Bref bien entendu, le pick-up promis par l'auberge de jeunesse n'était plus d'actualité à 3:30 am. Je prend donc une voiture "taxi" (notez les guillemets). Il m'avait proposé moins cher que les taxis et pour le coup j'ai vraiment eu de la chance... hyper confortable bagnole, genre BM. Et définitivement plus rapide qu'un taxi (peut-être un peu trop?). Mais du coup, je ne pouvais pas m'attendre à arriver du premier coup au bon Hostel. Ca aurait été bien trop beau. " Ah 我知道， 我知道!! :) ("ouiii je sais je sais où c'est" en gros). Un youth hostel... pas le mien. Portes fermées, pas de sonnette, et un mauvais nom... Je cherche à reprendre un taxi.

Il est 4 heures du mat. J'en chope un, mon pad a tout juste assez de batteries pour lui montrer l'adresse. Et là, ma première familiarisation avec le peuple Chengduien (on va dire que ça se dit). Il rentre l'adresse plus que compliquée sur son GPS et c'est parti.... à la Suisse... pas trooooop vite. Du 45 km/h à tout casser. (à l'image du caractère bien plus cool de cette vile où les gens prennent le temps de vivre). Mais trop choupi! Il est 5 heures moins le quart, j'apperçois le sigle délivrant : Youth Hostel.

Voyant que c'est une porte fermée qui m'attends, le chauffeur, inquiet attend qu'on m'ouvre. Alors ça c'est une première. Une sonnette, quelqu'un pour m'ouvrir et j'arrive dans un havre de paix.... Yaya et Peanuts (le petit chien mordilleur de chevilles) dorment paisiblement. et une fille tip top à l'accueil compatit à mon épopée. Mes clefs, une douche, un sèche cheveux (!!! une première) et au lit!

Il est 5 heures.

Tchine tchine !

 Agathe.

Dajia Hao ! (Bonjour à tous!) 

Notre situation est critique mais pas désespérée. Il y a deux jours, nous avons eu consécutivement 6 coupures de courant. On s'est demandé, encore naïvement, si il y avait des travaux dans l'immeuble. Non non, les incidents se limitaient bien à notre propriété.

Nous avons donc appelé à l'aide la maintenance de la résidence. Le "réparateur" nous a renvoyé dans les roses. Ils nous disait en bon chinois, que c'était de notre faute, que l'on branche trop d'appareils sur une même prise (FAUX), que l'on chauffe beaucoup trop (FAUX, pas de chauffage dans tout notre salon), que l'on ne veut pas payer (FAUX) et que donc, on ne devait plus l'appeler, que ce n'était pas la peine, qu'il fallait que l'on voit ça avec notre propriétaire.  Euh ... lequel ? Celui qui est parti aux USA ou celui qui se fait fantôme, nous servant comme excuse des soucis de santé qui l'empêcheraient de passer un coup de fil à un réparateur...? Non, vraiment trop inzuste tout ça!  Il m'a fallu beaucoup de force mentale pour ne pas y voir une forme de discrimination envers l'Etranger.

Alors avec Lulu, une de mes colocs, on a décidé de ne pas se laisser abattre. Et on a utilisé toutes les bougies que XiaoKe m'avait laissées avant de partir (décidément qu'aurait-on fait sans XiaoKe?), ainsi que la petite poupée-tirelire satanique (voir photo 2, sur le "E") qu'il m'avait également léguée. Et nous avons invoqué l'esprit de notre cher Coloc YVES, retourné provisoirement dans son Mexique natal pour les fêtes. 

Yves, si tu nous entends ! "On chie des bulles carrées à l'appart (pour les enfants, veuillez excuser mes écarts de langage)! Ca devient du grand n'importe-quoi! Regarde, on a même essuyé des pertes humaines dans la bataille!  (voir photo 1) REVIENNNNS. " 

Blague mise-à-part, on a toujours pas de chauffage, plus d'électricité au premier étage, plus de frigo qui a pêté à cause des fusibles qui eux on pris feu... Des vrais conditions d'exilés. Mais je ne vous raconte pas ça pour vous faire flipper, on prend les choses bien en mains. Il y aurait même une préparation d'offensive généralisée de tous les locataires de ce fouttu arnaqueur qui nous sert de landlord. Je viens de recevoir un mail aujourd'hui. Mais CHUUUT. 

En attendant, par prudence, et parce que l'on ne veut pas finir en dinde de Noël, on a désactivé tous les boutons du compteur électrique reliés au premier étage et concernant demain, je délocalise mon Réveillon de Noël chez Apo. 

Allez, Tchine Tchine glacé ! 

Agathe. 

Ah oui PS : Je suis en VACAAAAAANNNNNNCESS !!! 

Samedi dernier,

Clément et moi avons eu une idée folle : partir à Suzhou (link) le dimanche de la semaine nationale de vancances chinoise. Les chinois n'ont en commun réellement que cette semaine de vacances qui suit le jour de la fête nationale du 1er octobre. Alors lorsque cette période arrive, ils partent tous en même temps voir les membres de leur famille éparpillés aux quatre coins de la Chine. 

La semaine qui précède cette semaine de vacances on pouvait voir dans les rues de Shanghai d'immenses queues le long des trottoirs. Je me suis demandée ce que cela signifiait. Et bien en fait, les billets de train ne sont disponibles que 5 jours à l'avance environ. Ma coloc Mouna a elle du se lever très tôt le mardi pour faire la queue dans la rue puisqu'elle voulait se rendre à Guillin pendant cette même période. 

Bon, nous, on a prévu ça à l'arrache (à la wanna again) et on s'est dit, bon, il suffit de savoir de quelle gare routière on doit partir pour se rendre à Suzhou (à 3h de route en bus de Shanghai) et on ira acheter nos billets le lendemain très tôt. Bon, déjà ça commençait mal parce que l'on s'était réveillé à 7h40 au lieu de 7h. Mais ce n'était que le début de notre fabuleux périble au coeur de Shanghai ce matin là. 

On a (grosse et fatale erreur) demandé notre chemin aux chinois ce matin là. Et bien le résultat : on a fait des aller-retour entre les différentes gare ferroviaires et routières du Nord de Shanghai. Mais pour leur défense, pour une fois, il y avait envoiron 4 gares routières dans le nord, à 500m à 1km de distance. 

Alors, quand, après avoir tourné en rond autour de la gare Shanghai Railway Station pour trouver les guichets de vente , on tombe sur un panneaux qui nous désigne la poubelle, on se dit que cette "chute" définitivement devait bien résumer notre voyage. -> à la poubelle ! ( on était mort de rire devant le panneau, et les chinois nous regardaient interloqués en se demandant pourquoi on prenait le panneau en photo et qu'on riait au larmes).

Biennnn sûr, en bas des escalators à gauche du panneau il y avait bien la vente de tickets : et on était heureux de l'avoir trouvée ( à 10h ). 

(avec l'aide d'un chinois parlant anglais) la Caissière : " le prochain bus en partance pour Suzhou est à 14h15".... euh bah Not Suzhou alors .... 

Et plouf ! à l'eau notre beau périple. (mais ce ne fut que partie remise pour Clément qui y est allé aujourd'hui, j'irai plus tard). 

En tous les cas, ce serait bien mal nous connaître de croire que l'on se laisserait abattre si facilement .... On a atterri au Mc Do (lieu de réconfort pour les expats qui galèrent) pour installer notre QG de réflexion sur la tournure que devait prendre notre après-midi. Un demi Mc Flurry pour Xiao Ké et un CAFEEEEEE pour moi et c'est parti nos cerveaux se sont mis à bouillonner. 

On a décidé de retourner plus au sud de Shanghai et de visiter Qipu Lu (la plus crazy des rues marchandes de Shanghai). Cette fourmilière fera l'objet d'un de mes prochains articles car pour des raisons techniques (plus de batteries) je n'ai pas pu prendre de photos. 

Je cherche désespérément des chaussures, et il y avait là-bas un batiment à 4 étages entièrement rempli de chaussures de toutes les formes, couleurs, mais pas de toutes les tailles ! "Nǐ yǒu dàxiǎo sishi xié ma"  ? ( est-ce que vous avez des chaussures en taille 40? ) Autant demander qu'ils me décrochent la Lune. C'était si fruuuuuuuuuuustrant de voir toutes ces merveilles et de se dire " c'est pas pour toi, à moins que tu te coupes les orteils". 

Trop drôle:  au bout d'une heure de recherche, on décide de sortir du centre , et alors une vieille femme nous harponne en nous demandant ce que l'on cherche. Comme quelques jours auparavant cela avait marché pour Clément, qui avait pu trouver des chaussures taille 45 (Han je l'ai dit !! :p )  grâce au même moyen, j'ai tenté d'expliquer mon problème à la femme. Elle nous fait signe de la suivre et elle nous amène devant un magasin ....... de chaussures pour hommes. NON mais là c'était le clou du spectacle. Alors ...... on ne se retient pas , on exxxxplose de rire. Euh .... c'est pour moi les chaussures, pas pour un mec. Alors elle essaye de rattraper le coup en demandant à tous les magasins autour d'elle s'ils font du 40 pour les filles (je n'ai pas osé demander du 41 ce qui est d'avantage ma taille en Chine pourtant, parce que là, on m'aurait vraiment ri au nez). On s'en va. Elle arrive derrière nous en courant, en criant. Dernière tentative. Et elle nous conduit à un stand mixte de chaussure de sport. Elle me montre des baskets de ville mixte toutes blanches : merci madame mais j'aurais pu y penser moi-même. Bref, ce n'est pas encore aujourd'hui que j'aurai des escarpins. 

Trop déprimant .... on se casse ! ^^ 

Mais heureusement, dans cette folle journée il y a eu des moments de grâce. Clément me conduit au bout de la Qipu Lu. Et cette rue se poursuit mais elle arbore un tout autre visage. Nous entrons dans un vrai petit village campagnard dans la ville. C'était si calme. A croire que nous avions rêvé l'épisode frénétique 2 minutes auparavant. Un petit papi nous regarde alors que nous sillonnons les ruelles. Et il s'approche de nous : nous explique en chinois (nous avons cru comprendre la même chose Clément et moi, donc je pense que c'est ce qu'il tentait de nous dire) que c'est ici que beaucoup de gens habitent. Que ce n'est pas comme là-bas. Mais que bientôt , il n'y aura plus tout cela. Il était d'une douceur infinie. Et je lui ai demandé de prendre un photo avec moi ce qu'il a accepté en m'adressant un "xie xie ni" (un grand merci). Mais non ! Merci à vous Monsieur! C'était tellement émouvant. 

Je remporte une belle photo et un coeur enrichi. 

Le petit monsieur rencontré dans les ruelles près de Qipu Lu (Tchipou lou) 

Finalement une très belle journée (bien mal aux mollets). 

D'autres magnifiques moments m'on laissé de belles photos et un réconfort absolu images et une bonne dose d'émotions.

   photo 1          photo 2

un bébé et sa nainai (grand mère) , elle le portait dans un panier en osier! (photo 1)

un homme , avec son caniche rose ^^. Il était tellement content de poser pour nous! (photo  2) 

A très vite! 

Tchine Tchine. 

Agathe